Il faut, pour s’attaquer à ce monument de théâtre, l’envie de défendre ce texte fort et intemporel mais aussi être accompagné par des interprètes de haut vol !
L’envie est venue de là, rencontrer ensemble les formidables Frédérique Tirmont et Bernard Crombey et désirer les réunir sur scène, la pièce s’est imposée d’elle-même dans la foulée.
Ionesco maitrise la prise de risque par l’absurde tout en touchant au plus intime de nos troubles comme personne. .
Cette farce tragique qui met en scène un couple uni dans un quotidien d’ennui et de frustrations mais décide de recevoir, comme une ultime fête, ils se retrouvent face à la foule invisible et se redécouvrent.
Le rythme est primordial dans tout théâtre et celui de cette pièce est frénétique, l’énergie du désespoir, l’envie d’y arriver vite, tel le tourbillon des arrivées des invités et de toutes ces chaises vides, qui s’ajoutent toujours et encore à la solitude de ce couple et de leur parole perdue pour toujours.
Cette partition de jeu est quasi musicale et demande une dextérité technique que mes comédiens ont ancré en eux de part leurs carrières.
La lumière, le son, et pour tout décor des chaises de toutes tailles, voilà nos seules exigences afin de raconter cette histoire pleine de toutes ses couleurs, passant sans arrêt de la comédie pure à la tragédie assumée. Challenge remarquable s’il en est, excitant à relever.
Thierry Harcourt, metteur en scène.